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Tito Topin, blog-trotteur.

Petit Journal de JO’s. Chapitre X/ Le ru’by.

Il se joue à 15 ou 13 si le compte n’y est pas. A son origine c’était un football qui n’interdisait ni les mains, ni les coups bas, ni les morsures. Le ballon était rond comme doivent l’être les ballons qui se respectent. L’été 1876, lors d’un match mémorable, Porphyrus McLeod, un ru’byman de 135 kilos sans les oreilles prit son élan et se jeta sur la mêlée, aplatissant sous son poids une douzaine de joueurs et le ballon qui en sortit ovale, et depuis le resta, faute d’imagination. Au coup de sifflet, trente joueurs se le disputent en poussant des cris d’orang-outangs en rut. Ils se heurtent les uns les autres avec la force et la vitesse de sumos furibards, ils s’agglutinent en tas de barbaques appelées mêlées à l’abri desquelles ils se mordent les oreilles et le nez à pleines dents, se tordent les balls (testicules) à pleines poignées, se piquent les fesses avec des aiguilles à tricoter cachées dans la semelle de leurs pompes, se cognent le crâne comme les béliers borgnes du bouzkachi de Kessel jusqu’à ce qu’un ru’bymane gicle et se rue sur la ligne adverse en emportant le ballon pas rond. Après quoi, vainqueurs et vaincus, pansés, plâtrés, rafistolés, recousus, réconfortés par des liqueurs locales, se retrouvent dans un pub (bar) et boivent des pintes ensemble en hurlant des chansons de tondeurs de mérinos, des chansons qui sentent la tourbe, le feu de bois, l’orage et la bronchite, des chansons de noirs nuages à la gloire du ru’by et des ru’by gnoles, ça c’est du sport.

Partage si tu estimes qu’il doit faire partie des JO’s.

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