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Tito Topin, blog-trotteur.

Les chouinards m'emmerdent.

 

Les chouinards m'emmerdent. Pour ma part, j'ai eu une chouette enfance avec des parents divorcés qui s'entredéchiquetaient, une chouette adolescence dans un merdier pas possible qui m'a expédié de l'autre côté de l'Atlantique. Brasil, samba que dá bamboleio, que faz gingar… Après avoir crevé la dalle et être devenu un chouette adulte je suis parvenu à un chouette cinquième âge sans douleur aux genoux ni érection matinale… mais entouré de lamentations. Ça chouine dans les media, ça bave dans la gueule des réseaux, dans la rue, devant télé-matin. La complainte nationale recouvre la stridulation des cigales en Provence, les hurlements de loups sur les versants enneigés du Mercantour, on n’entend plus les volées de cloches des cathédrales, les huées du match PSG-OM. Ici, c’est une femme qui se plaint de l'esclavage dont ont été victimes ses arrière-grands-parents et qui en accuse Colbert qui reste figé, sans piper mot. Là, c’est une personne de l'espèce mâle (la pire) condamnée par Mitou pour avoir ouvert la portière à une personne de l'espèce femelle (la victime). Là encore c’est un Angevin qui n'a jamais quitté le Maine-et-Loire accusé d'appropriation culturelle pour avoir mangé un couscous merguez arrosé de Sidi-Brahim. Un ouvrier communiste dont les parents ont porté des valises pour le compte du FLN se fait traiter de colonialiste par un trou du cul, une statue de bronze est insultée de telle sorte qu'aucun pigeon n'ose plus fienter sur sa tête, une personne sauvée du corona se plaint des soins qu'on lui a prodigués, des gens connus se plaignent du manque de reconnaissance, des gilettistes fluo d'être invisibles. Les chouinards sont chanceux, ils sont chouchoutés, maternés, couvés, ils font l'objet de multiples attentions, les micros et caméras se repaissent de leurs souffrances, les journalistes compatissent, les belles âmes lèchent leurs plaies pour se racheter et forment des cohortes de pleureuses grecques brandissant des pancartes riches de slogans américains. Et les propres enfants de la révolution, les fils de Danton et de Jaurès, les neveux de Rameau, culpabilisés à mort, traumatisés, crient au secours, demandent un espace protégé, un psy, une piqûre, un médecin, un confessionnal, plongent dans une thérapie de groupe, dernières victimes de la victimisation de masse. Les chouinards m’emmerdent.

 

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