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Tito Topin, blog-trotteur.

La mocheté m'emmerde.

La mocheté m’emmerde. Devant moi passe un groupe, deux hommes, quatre femmes, trois générations. Parmi eux, une femme volumineuse, le short au ras des fesses. Les cuisses nues forment des bourrelets de graisse, humides, roses. Elles frottent en marchant et font des frouff des chflok et des blogblougbloug en tremblotant comme de la gelée anglaise. Ce n’est pas de la chair, c’est de la charcuterie. Ça s’enveloppe, la charcuterie ! Le plus grand des deux hommes porte un short satiné noir, échancré sur les côtés comme le sont ceux des boxeurs et une chemisette rose Barbie déboutonnée jusqu’au nombril. On peut admirer des poils de poitrine grisonnants, genre paille de fer. Une barbichette à la Florent Pagny, un crâne rasé, des bras ballants, une démarche en canard complètent le tableau. Le second est carrément torse nu, le ventre en étrave, arborant fièrement une quantité de tatouages colorés rouge et vert qui le font ressembler à un ouvrage médical sur les maladies de peau. Il porte un short jaune à fleurs retenu sous le nombril, des sandales et des bas de contention noirs. Leurs enfants sont encore mignons. La chaleur me direz-vous ? Sans doute. Cependant, je me souviens du Brésil où je vivais dans les années 50, il faisait une chaleur du diable et filles et garçons se promenaient à demi-nus à Copacabana, Leblon ou Ipanéma mais Dieu qu’ils étaient beaux, beaux comme des Praxitèle, si beaux qu’ils n’étaient en rien impudiques. Et ceux qui l’étaient moins, par l’injustice de la naissance ou les aléas de la vie, se vêtaient de cotonnades légères en prenant soin de leur apparence par respect pour autrui et pour rester séduisants. Ceux-là avancent lourdement en faisant des frouffchflokblogblougbloug devant des murs tagués de pipis de chats, des volets bombés d’imbécillités, des vitrines qu’on a tenté de briser, des portails encroûtés de barbouillages par des vandales qui se prennent pour des Basquiat. Street-art, mon cul, comme disait Oscar Niemeyer, ceux qui créent de l’art dans la rue, depuis la nuit des temps, ce sont les architectes, les bâtisseurs de cathédrales, les poètes pour qui la beauté rime avec truelle.

 

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