L'hiver m'emmerde.

L’hiver m’emmerde. Il est censé venir m’emmerder tous les ans, à la même date, le 21 décembre, mais en réalité il arrive beaucoup plus tôt. Son heure sonne à la fin octobre. Je peux le prouver, toutes les télés en ont parlé. En plus, il n’arrive pas les mains vides, il amène avec lui la neige, le ski, les raclettes, les jambes plâtrées, les chevilles cassées, le fauteuil roulant, la gerbe sur le soldat inconnu avec en bonus le froid aux pieds, le nez qui coule, la grippe espagnole, asiatique, aviaire ou locale, et puis ça va être Noël, son sapin, ses guirlandes et ses boules, juste avant la saint Sylvestre, ses huîtres, son chapon, ses cotillons, ses klaxons, sa bonnannébonnesanté, son citrate de Bethléem. Et ce n’est pas fini, il enchaîne avec la galette des rois qui me coiffe d’une couronne en papier doré et me donne l’air idiot sur la photo. Au milieu de toutes ses réjouissances il apporte la bronchite, la pleurésie, la pâte de coings, les oreillettes, les angines rouges ou blanches, les nuits noires, les crêpes de la Chandeleur, le mardi gras, la toux sèche, la gastro, et les urgences pinponpinpon. Et pour couronner le tout, mon anniversaire papy bidet to you. Chaque année depuis que je suis né, l’hiver me l’apporte avec son lot de rides, de bougies mal soufflées, pftpfft, de rhumatismes, de douleurs, de doliprane, d’antibiotiques, de cadeaux qui vont de l’écharpe en cachemire au bonnet de laine rouge qui me fait tellement ressembler au commandant Cousteau que ça me file le moral dans les charentaises. Ah, vivement l’été.