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Tito Topin, blog-trotteur.

LA SPLENDEUR DU POULPE.

Cette semaine, je suis à Ibiza et il abonde sur les étals du marché. Le sujet d'aujourd'hui sera donc le poulpe (voir la photo prise à Osaka). Rien n'est plus fascinant que cette créature. Le scientifique nous assure que c'est un céphalopode, un animal qui a le cerveau dans les chaussettes, autrement dit qui marche sur la tête, ce qui stupéfie quand on sait à quel point c'est inconfortable. Autre sujet de stupéfaction : il a de gros yeux, un bec qui ressemble à celui d'un perroquet, des nageoires, un manteau, huit bras dotés d'humides ventouses mais de pieds, point. Pas le moindre peton. Et malgré cela, il parvient à marcher, à courir, à danser le twist again. C'est parce qu'il est intelligent, d'une intelligence supérieure à la nôtre, du moins à la mienne. Il peut s'évader d'un aquarium, se lover dans une noix de coco évidée, sortir d'un bocal en dévissant le couvercle de l'intérieur, changer de motif, de forme et de couleur pour échapper à ses prédateurs. Toutes choses que ni moi ni personne de mon entourage ne sont capables de faire. Mme Maryse Baroncelli, professeure au Musée Océanographique de Monaco, l'a vu, affirme-t-elle, prendre la forme d'une sole en un millième de seconde (après quoi on l'a enfermée dans un établissement sécurisé). Pourtant, sur ce sujet précis, il convient de relire le beau discours de M. Jules Verne à la distribution des prix du Lycée de Jeunes Filles de Nantes, le 8 juin 1863. Il mentionne le cas d'Amalia Dos Santos, gardienne d'immeuble. Elle plongeait une sole dans une poêle où frétillait une noix de beurre demi-sel lorsqu'elle entendit la voix zozotante de son mari : "Pitié Amalia, z'est Zosé !". Elle crut à une hallucination vocale, l'ignora, partagea la sole en deux filets, ajouta un jus de citron et appela son mari pour passer à table. Il ne vint pas. Disparu à tout jamais. M. Jules Verne en déduit dans son discours que José Dos Santos, oubliant de prévenir sa femme, avait adopté la silhouette d'une sole pour prendre un bain dans l'évier de la cuisine, ce qu'il eût été incapable de faire dans sa forme d'origine, plus trapue. Aussitôt une question se présente à l'esprit. Si un homme a pu égaler l'exploit d'un poulpe, un poulpe peut-il, à l'inverse, prendre la forme d'un homme ? Affirmatif, prétend le scientifique américain Kevin Anderson, du Bishop Museum, Honolulu, Hawaï,  qui voit sous le masque du président Donald Trump un céphalopode du genre callistoctopus plutoteignus, un animal capable de marcher sur la tête sans perdre son brushing.

© Tito Topin

www.titotopin.com

 

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